Parabellum - Hangar, Ivry - 25 Septembre 2010

Ils ont prévenus sur leur myspace qu'il fallait être à l'heure car ils passent en premier. Donc je me suis pressé un minimum le cul pour arriver à temps. Je ne veux pas rater ce monument du punk rock français.

Arrivé à la salle un peut a la bourre, j'ai quand même le temps de me prendre une petite bière avant le début du concert... ils ont été sympa de m'attendre!

Parabellum, IvryShultz est sapé comme pour un mariage, on le croirait prés à amener sa fille devant monsieur le curé. Un costard super bien taillé qui tiendra en place jusqu'à la fin du concert. Avec par dessus une super belle guitare, on le prendrait pour le guitariste d'un orchestre de cocktail! Si ce n'est sa trogne. Sa grosse trogne de Shultz qui gueule "T'y as cru, perdu, Tout ça c'est d'la politique".

Ce soir le combo basé à Montreuil commence par "Osmose 99", titre qui a été repris par les Tagada sur leur album de reprise 666. Élégant de la part d'un groupe qui malgré sa longévité et la reconnaissance de certain a du mal à accéder au statut mérité de mythe du punk rock français. Il aurait peut être fallut qu'ils crèvent d'une overdose... en tout cas ce soir ils se retrouvent en première partie, et ils n'en sont pas aigris pour un sous.
Ils enchainent sur "Papa" un titre du Géant Vert qui parle de son grand-père qui a vécus la boucherie de Verdun.


Sven c'est LE guitar-hero... Oubliez les jeux vidéo tout pourris, un guitar hero ça s'habille en pantalon rouge moulant, ça fait du duck walk, des bonds de cabris et des moulinets à la main droite. Sven c'est un mix de Jimmy Page jeune et Lee Scratch Perry vieux. Le détail qui me tue : il porte un porte clés en forme de globe terrestre à l'oreille. J'ai le même porte-clés, à la maison, mais je suis trop chochotte pour me faire faire des trous!

Vas savoir pourquoi, c'est sur le morceau le plus calme du groupe qu'à commencé le premier pogo. Ils étaient en train de jouer bien peinard le "Dernier Trocson", éloge vaguement nostalgique aux imbibés, aux crevards de la bibinnes, quand un mec en perfecto se décide sans raison à donner le l'épaule à tous ses voisins. Galvanisé par le solo de Sven, le mec, certainement. On sentait bien que tous l'avant scène en crevais d'envie, ça remuais du popotin et ça tapais du pied, ça se cherchais du coin de l'œil.

ParabellumEt une fois que c'est parti, c'est parti, c'est un joyeux bordel de bousculade vaguement en rythme. Il y a la punkette qui se lance dans la mêlée parce qu'elle aime se prendre des pains mais que tout le monde évite, galanterie machiste sans doute; le vicelard qui cherche à te faire craquer les os; le peinard qui fait la danse du scalp en encaissant les coups de coudes; le pédé qui trique d'être couvert de la sueur des autre; le chevelu qui s'emmêle le cresson dans tes dents ; le quinqua qu'a été punk avant tout le monde mais qui ressemble à un inspecteur des impôts, 30 ans plus tard; la vieille voutée qui marmonne des incantations (probablement) vaudou et menace le groupe avec sa canne... Et tout ça pendant que la Shultz Académie nous rappelle que les petits canards sont nos amis.


"A Saint-Lazare", la reprise d'Aristide Bruant est devenue un classique de parabellum depuis le concert de Marmande le 6 septembre 1997. Shultz est confus quand il présente "La Bande (A Bonnot)", mais on comprend qu'il fait référence à une époque où les truands étaient des anarchistes et qu'ils devenaient les héros du peuple. Sans que l'on voie le temps passé, on s'amuse tellement quand on pogotte, que le groupe quitte déjà la piste... Sans avoir joué "Cayenne"!? On leur fait comprendre en gueulant qu'on souhaiterait bien un petit peut de rab'!

ParabellumIls reviennent et nous offrent une petite douceur en la reprise de Nancy Sinatra "Bang Bang" (qui, en fait est une reprise de Cher). Shultz ne chante pas comme Nancy, mais après tout il n'y a pas que les bonne-femmes qui sont capables de se faire plomber par un amoureux éconduit. Cette reprise est l'occasion de lâcher un mot sur l'autre groupe de Shultz : "La Clinik du Dr Shultz". Un trio taillé pour les bars, ils ne jouent que des reprises, mais de la keumar.

Point noir des concerts de parabellum : c'est la quatrième fois que je les vois et ça fait trois fois qu'ils jouent des medeley. Cette foi ci heureusement on en n'a qu'un seul. Alors c'est sur que ça fait plaisir d'entendre "Zig Zag Rock", "La Bombe et Moa", ou la version revisitée d'"Anarchie En Chiraquie" transformée en "Anarchie en Sarkozy", mais moi le principe même du medley, j'aime pas. Après, je croie bien qu'ils sont partis sur Cayenne... Ils ne nous auraient quand même pas laissé partir sans la jouer... Mais je n'en ai pas le souvenir... C'est confus dans ma tête... Trop de pogos?

Tagada JonesJe ne vais pas trop parler du concert de Tagada Jones qui a eu lieu après : c'était pas ma came, à la base. J'ai leur album de reprise "666" dont je parle plus haut, je savais grosso modo a quoi m'attendre et je ne suis vraiment resté que par curiosité. Le mélange éléctro-métal est original, plutôt réussit. Les mecs ont une vraie putain de présence sur scène, le chanteur doit avoir moins de 30 ans et ça fait très plaisir de voir que la flamme de rébellion et d'idéalisme qui brulais dans le punk-rock alternatif des années 80 est entretenue par des groupes efficaces et soutenus par un bon public.