On s’est précipité pour acheter nos places quand on a appris qu’ils repassaient à Paris après 8 ans de silence discographique aussi bien que scénique. Ils n’ont pas chômé pour autant, travaillant sur différents side projects comme celui de Elfrim( leader-gourou de Godspeed You! Black Emperor) et d’une poignée de musiciens plus ou moins reliés eux aussi à Godspeed You! Black Emperor: Silver Mt Zion Memorial Orchestra.
Trêve de nostalgie, le concert de ce soir se déroule dans une salle que je ne connais pas, la Grande Halle de La Villette. Pour être grande, ça, elle est grande, bien plus grande que ce que j’avais imaginé. Heureusement on arrive suffisamment tôt pour ne pas être trop loin de la scène.
En première partie, un DJ, dont on ne nous a pas donné le nom (Total Life d'après la blogoboule), joue avec des boucles minimales, bruitistes. Des drones qu’on dit en anglais. Bourdons en français. Pas le genre de DJ qui vous de demande de lever les mains et de jumper… Il part en laissant un bourdonnement grave sur scène, un son qui prend aux tripes. Un peut comme le bruit marron, mais qui en plus vous vrille les oreilles. Le supplice à duré vingt bonnes minutes, le temps du changement de scène.
Les membres de Godspeed You! Black Emperor entrent sur scène les uns après les autres, débonnaires, ils donnent l’impression de ne pas s’apercevoir de notre présence et de ne pas trop savoir non plus ce qu’ils foutent là. Ils commencent à jouer chacun dans leur coin, à l’unisson du drone qui sature l’air de la salle immense à l’acoustique douteuse. Encore vingt minutes à ce régime et 1) mon sphincter est tout à fait détendu 2) je saigne des oreilles 3) je me demande si j’ai bien fait de ne pas me renseigner avant de venir sur les performances des Godspeed You! Black Emperor sur les dates précédentes de cette tournée. Est-ce qu’ils font ça pour se foutre de nous ? On a fait quelque chose de mal ? Est-ce que leur nouveau style est basé sur une sorte de happening pendant lequel on fait se chier dessus les spectateurs ?
Et puis petit à petit des modulations dans les vibrations du bourdon se font ressentir, imperceptibles au début. Puis une strate rythmique semble nous parvenir. J’ai un net regain d’intérêt pour ce qui se passe sur scène quand le morceau Gathering Storm semble s’extraire et naitre du fléau sonore d’une trentaine de minutes que je viens de vivre.
La scène est plongée dans une demi peine ombre, les musiciens y vont et viennent au fil des mouvements des morceaux sur lesquels ils interviennent. Un des deux batteurs passera une bonne partie du début du concert à se promener entre la scène et les coulisses un verre de bière à la main… Derrière eux sont projetés des images, extraites de films super 8, textes, schémas, distrayant un peut l’œil du spectateur. Sur ce morceau un train qui passe cent fois sur la toile, sur celui-ci un chien qui n’en fini pas de boitiller au milieu d’extraits in-identifiés de notes gouvernementales nord-américaines. L’effet est plutôt réussi et se marie bien avec les ambiances musicales du groupe.
De gauche à droite se trouvent Mike Oya et Efrim Menuck assis sur des chaises, cote à cote, tous les deux à la guitare, sur les intro des morceaux Efrim place des cassettes sur lesquelles sont enregistrées des discours en anglais et en low-fi dans un petit lecteur. Bruce Cawdron et Aidan Girt sont on fond de scène, tout les deux à la batterie, ils font trembler la salle quand ils se mettent à jouer ensemble sur un crescendo. Ils sont coincés entre les amplis des autres musiciens. Devant eux Mauro Pezzente est à la basse, secondé par Thierry Amar à la basse lui aussi, parfois à la contrebasse. Sophie est toute petite devant son énorme ampli pour son violon. Et enfin David Bryant est assis devant, dos au public, de temps en temps il vient au milieu de la scène lancer une boucle ou jouer sur un xylophone.
Je suis emporté par les longues envolées héroïques de leurs musiques, les passages ou le morceau semble être fini et il reste un instrument qui relance la machine dans une furie encore plus grande que ce que l’on vient de vivre. Oui, on VIE la musique de Godspeed You! Black Emperor. Dans ces moment là je trépigne, j’essaye d’onduler, parfois de bouger la tête en rythme ou bien quand je ne tiens plus c’est tout le buste qui oscille en rythme pendant une mesure. Mais pas plus, la salle est bondé, je comprends a l’air morose de mes voisins qu’ils ne sont pas là pour danser le pogo. Des crampes me montent dans les mollets.
Je suis enchanté par les moments plus calmes, le violon et la contrebasse grincent de manière inquiétante comme dans la BO d’un film d’horreur tandis que les guitares jouent les deux même notes pour faire monter la tension. Je sens mes dents qui grincent, crispé par l’émotion oppressante de la musique. Mes pieds s’ancrent au sol, j’essaye de me retenir au plancher de la salle, emporté par les changements de rythmes. Des crampes me montent dans les cuisses
Les morceaux sont constitués de plusieurs mouvements, ils « n’en finissent pas de finir », alternant moments calmes et longues envolées bruyantes. Vous savez dans un concert de rock « normal », à la fin d’un morceau quand les musiciens changent de mode sur le dernier accord ou la dernière mesure et que vous avez la sensation que le morceau est effectivement fini après ça… Chez Godspeed You! Black Emperor ce moment extraordinaire est provoqué encore et encore. Tous les instruments s’y mettent les uns après les autres. Ça me colle des frissons à chaque fois. Le concert à durera deux heures trente. Des crampes me montent dans les fesses.
Ce fut donc un super concert, avec une musique époustouflante, mais aussi un moment éprouvant physiquement. Pourquoi imposer la station verticale à un public immobile ? Nous sommes rentré en marchant sur une bonne partie du chemin, histoire de se dérouiller les jambons après les avoir mis a rude épreuve.
Le concert est en écoute et en téléchargement intégral en version haute qualité (flac 96khz) grace à archive.org. Un grand merci au taper également. Conseil : passez les deux premiers morceaux...
Trêve de nostalgie, le concert de ce soir se déroule dans une salle que je ne connais pas, la Grande Halle de La Villette. Pour être grande, ça, elle est grande, bien plus grande que ce que j’avais imaginé. Heureusement on arrive suffisamment tôt pour ne pas être trop loin de la scène.
En première partie, un DJ, dont on ne nous a pas donné le nom (Total Life d'après la blogoboule), joue avec des boucles minimales, bruitistes. Des drones qu’on dit en anglais. Bourdons en français. Pas le genre de DJ qui vous de demande de lever les mains et de jumper… Il part en laissant un bourdonnement grave sur scène, un son qui prend aux tripes. Un peut comme le bruit marron, mais qui en plus vous vrille les oreilles. Le supplice à duré vingt bonnes minutes, le temps du changement de scène.
Les membres de Godspeed You! Black Emperor entrent sur scène les uns après les autres, débonnaires, ils donnent l’impression de ne pas s’apercevoir de notre présence et de ne pas trop savoir non plus ce qu’ils foutent là. Ils commencent à jouer chacun dans leur coin, à l’unisson du drone qui sature l’air de la salle immense à l’acoustique douteuse. Encore vingt minutes à ce régime et 1) mon sphincter est tout à fait détendu 2) je saigne des oreilles 3) je me demande si j’ai bien fait de ne pas me renseigner avant de venir sur les performances des Godspeed You! Black Emperor sur les dates précédentes de cette tournée. Est-ce qu’ils font ça pour se foutre de nous ? On a fait quelque chose de mal ? Est-ce que leur nouveau style est basé sur une sorte de happening pendant lequel on fait se chier dessus les spectateurs ?
Et puis petit à petit des modulations dans les vibrations du bourdon se font ressentir, imperceptibles au début. Puis une strate rythmique semble nous parvenir. J’ai un net regain d’intérêt pour ce qui se passe sur scène quand le morceau Gathering Storm semble s’extraire et naitre du fléau sonore d’une trentaine de minutes que je viens de vivre.
La scène est plongée dans une demi peine ombre, les musiciens y vont et viennent au fil des mouvements des morceaux sur lesquels ils interviennent. Un des deux batteurs passera une bonne partie du début du concert à se promener entre la scène et les coulisses un verre de bière à la main… Derrière eux sont projetés des images, extraites de films super 8, textes, schémas, distrayant un peut l’œil du spectateur. Sur ce morceau un train qui passe cent fois sur la toile, sur celui-ci un chien qui n’en fini pas de boitiller au milieu d’extraits in-identifiés de notes gouvernementales nord-américaines. L’effet est plutôt réussi et se marie bien avec les ambiances musicales du groupe.
De gauche à droite se trouvent Mike Oya et Efrim Menuck assis sur des chaises, cote à cote, tous les deux à la guitare, sur les intro des morceaux Efrim place des cassettes sur lesquelles sont enregistrées des discours en anglais et en low-fi dans un petit lecteur. Bruce Cawdron et Aidan Girt sont on fond de scène, tout les deux à la batterie, ils font trembler la salle quand ils se mettent à jouer ensemble sur un crescendo. Ils sont coincés entre les amplis des autres musiciens. Devant eux Mauro Pezzente est à la basse, secondé par Thierry Amar à la basse lui aussi, parfois à la contrebasse. Sophie est toute petite devant son énorme ampli pour son violon. Et enfin David Bryant est assis devant, dos au public, de temps en temps il vient au milieu de la scène lancer une boucle ou jouer sur un xylophone.
Je suis emporté par les longues envolées héroïques de leurs musiques, les passages ou le morceau semble être fini et il reste un instrument qui relance la machine dans une furie encore plus grande que ce que l’on vient de vivre. Oui, on VIE la musique de Godspeed You! Black Emperor. Dans ces moment là je trépigne, j’essaye d’onduler, parfois de bouger la tête en rythme ou bien quand je ne tiens plus c’est tout le buste qui oscille en rythme pendant une mesure. Mais pas plus, la salle est bondé, je comprends a l’air morose de mes voisins qu’ils ne sont pas là pour danser le pogo. Des crampes me montent dans les mollets.
Je suis enchanté par les moments plus calmes, le violon et la contrebasse grincent de manière inquiétante comme dans la BO d’un film d’horreur tandis que les guitares jouent les deux même notes pour faire monter la tension. Je sens mes dents qui grincent, crispé par l’émotion oppressante de la musique. Mes pieds s’ancrent au sol, j’essaye de me retenir au plancher de la salle, emporté par les changements de rythmes. Des crampes me montent dans les cuisses
Les morceaux sont constitués de plusieurs mouvements, ils « n’en finissent pas de finir », alternant moments calmes et longues envolées bruyantes. Vous savez dans un concert de rock « normal », à la fin d’un morceau quand les musiciens changent de mode sur le dernier accord ou la dernière mesure et que vous avez la sensation que le morceau est effectivement fini après ça… Chez Godspeed You! Black Emperor ce moment extraordinaire est provoqué encore et encore. Tous les instruments s’y mettent les uns après les autres. Ça me colle des frissons à chaque fois. Le concert à durera deux heures trente. Des crampes me montent dans les fesses.
Ce fut donc un super concert, avec une musique époustouflante, mais aussi un moment éprouvant physiquement. Pourquoi imposer la station verticale à un public immobile ? Nous sommes rentré en marchant sur une bonne partie du chemin, histoire de se dérouiller les jambons après les avoir mis a rude épreuve.
Le concert est en écoute et en téléchargement intégral en version haute qualité (flac 96khz) grace à archive.org. Un grand merci au taper également. Conseil : passez les deux premiers morceaux...