On est étonné de constater avec quelle aisance les deux musiciens font se mêler les sonorités de leurs instruments.
Vents, blizzards, congères ou glaces ne nous empêchent pas de nous présenter à l'entrée de la MixBox pour assister au concert privé d'Interzone. On tape des pieds pour faire tomber la neige de nos paletots, et on est accueillis dans un endroit chaleureux (c'est a dire qu'avec le temps à l’extérieur n'importe quel endroit à l’abri du vent et de la neige est chaleureux, mais là en plus le lieu est plutôt bien organisé), un joli plancher au sol pour ne pas se couper les jambes, une scène surélevée, mais pas trop pour ne pas avoir mal au cou. Et puis ce sont grosso-modo les locaux qui hébergent le magazine Mondomix alors ça doit filer de bonnes vibrations.
On viens nous présenter rapidement le concert de ce soir, l'occasion de rappeler que Khaled Al Jaramani est Syrien exilé en France et que là-bas aussi, le printemps se fait attendre. Allusions à la neige sur Paris, au dernier album du duo qui s'intitule Waiting For Spring et au printemps (révolutionnaire) arabe qui est devenu en Syrie, au fil des mois, une guerre civile, longue et meurtrière.
Serge Teyssot-Gay et Khaled Al Jaramani entrent en scène. L'un est en sarouel large, des lanières et des poches bouffantes partout, pieds nus, un t-shirt à motifs indiens vient compléter sa tenue de guitar hero. L'autre est en pantalon droit, chaussures cirées, pull noir, tenue d'instrumentiste telle qu'on les voit sur les chaînes de télé égyptienne de la freebox. L'un branche sa guitare amochée sur un ampli à lampes qui ronronne dans un coin de la scène, l'autre soulève précautionneusement son oud. L'un s'échauffe en sautillant sur place, l'autre prend place sur un tabouret haut. Tout semble les opposer, pourtant, ils échangent un regard et Serge Teyssot-Gay lance les premières notes de la soirée. Une envoûtante mélopée de larsens stridents et de riffs nerveux. Bientôt Khaled Al Jaramani le rejoint et on est étonné de constater avec quelle aisance les deux musiciens font se mêler les sonorités de leurs instruments. Les notes virtuoses qu’égraine Khaled Al Jaramani sur son oud se mêlent à celles de la guitare de Serge Teyssot-Gay.
Chacun pousse son instrument dans ses retranchements. Mâchoires serrées, muscles tendus, le guitariste utilise baguette, archet de crin ou électronique autant que son médiator pour faire vibrer les cordes de son instrument. Il se sert autant de sa guitare que des pédales d'effets répandues à ses pieds dans un fouillis de câbles multicolores. Et comme il est pieds nus, on serre les dents à chaque fois qu'il presse un bouton avec ses orteils, de peur qu'il se pince la peau des pieds dedans.
Khaled Al Jaramani, lui non plus n'hésite pas à escamoter son plectre dans la paume de sa main pour arracher d'autres sons de son oud. Son jeu est vif et nerveux, la danse frénétique de ses doigts sur le manche du oud contraste avec son immobilisme. Sa voix profonde et douce qui fredonne sur certains titres est un contrepoint à la nervosité des instruments.
Si les thèmes des morceaux étaient connus et préparés à l'avance selon une set list disposée comme c'est la coutume aux pieds des musiciens, le gros des morceaux était bel et bien improvisé autour du thème d'un des morceaux de leurs trois albums en commun. Mais plus que la mélodie, ce qui marque ce sont les rythmes utilisés. Impossible de suivre le fil de la musique sans battre la mesure en ondulant ou en tapant sur sa cuisse, de peur de se sentir largué au milieu d'une mesure à 7 temps qui sonne, aux oreilles du non initié que je suis, comme une vertigineuse mais néanmoins merveilleuse arythmie.
Vents, blizzards, congères ou glaces ne nous empêchent pas de nous présenter à l'entrée de la MixBox pour assister au concert privé d'Interzone. On tape des pieds pour faire tomber la neige de nos paletots, et on est accueillis dans un endroit chaleureux (c'est a dire qu'avec le temps à l’extérieur n'importe quel endroit à l’abri du vent et de la neige est chaleureux, mais là en plus le lieu est plutôt bien organisé), un joli plancher au sol pour ne pas se couper les jambes, une scène surélevée, mais pas trop pour ne pas avoir mal au cou. Et puis ce sont grosso-modo les locaux qui hébergent le magazine Mondomix alors ça doit filer de bonnes vibrations.
On viens nous présenter rapidement le concert de ce soir, l'occasion de rappeler que Khaled Al Jaramani est Syrien exilé en France et que là-bas aussi, le printemps se fait attendre. Allusions à la neige sur Paris, au dernier album du duo qui s'intitule Waiting For Spring et au printemps (révolutionnaire) arabe qui est devenu en Syrie, au fil des mois, une guerre civile, longue et meurtrière.
Serge Teyssot-Gay et Khaled Al Jaramani entrent en scène. L'un est en sarouel large, des lanières et des poches bouffantes partout, pieds nus, un t-shirt à motifs indiens vient compléter sa tenue de guitar hero. L'autre est en pantalon droit, chaussures cirées, pull noir, tenue d'instrumentiste telle qu'on les voit sur les chaînes de télé égyptienne de la freebox. L'un branche sa guitare amochée sur un ampli à lampes qui ronronne dans un coin de la scène, l'autre soulève précautionneusement son oud. L'un s'échauffe en sautillant sur place, l'autre prend place sur un tabouret haut. Tout semble les opposer, pourtant, ils échangent un regard et Serge Teyssot-Gay lance les premières notes de la soirée. Une envoûtante mélopée de larsens stridents et de riffs nerveux. Bientôt Khaled Al Jaramani le rejoint et on est étonné de constater avec quelle aisance les deux musiciens font se mêler les sonorités de leurs instruments. Les notes virtuoses qu’égraine Khaled Al Jaramani sur son oud se mêlent à celles de la guitare de Serge Teyssot-Gay.
Chacun pousse son instrument dans ses retranchements. Mâchoires serrées, muscles tendus, le guitariste utilise baguette, archet de crin ou électronique autant que son médiator pour faire vibrer les cordes de son instrument. Il se sert autant de sa guitare que des pédales d'effets répandues à ses pieds dans un fouillis de câbles multicolores. Et comme il est pieds nus, on serre les dents à chaque fois qu'il presse un bouton avec ses orteils, de peur qu'il se pince la peau des pieds dedans.
Khaled Al Jaramani, lui non plus n'hésite pas à escamoter son plectre dans la paume de sa main pour arracher d'autres sons de son oud. Son jeu est vif et nerveux, la danse frénétique de ses doigts sur le manche du oud contraste avec son immobilisme. Sa voix profonde et douce qui fredonne sur certains titres est un contrepoint à la nervosité des instruments.
Si les thèmes des morceaux étaient connus et préparés à l'avance selon une set list disposée comme c'est la coutume aux pieds des musiciens, le gros des morceaux était bel et bien improvisé autour du thème d'un des morceaux de leurs trois albums en commun. Mais plus que la mélodie, ce qui marque ce sont les rythmes utilisés. Impossible de suivre le fil de la musique sans battre la mesure en ondulant ou en tapant sur sa cuisse, de peur de se sentir largué au milieu d'une mesure à 7 temps qui sonne, aux oreilles du non initié que je suis, comme une vertigineuse mais néanmoins merveilleuse arythmie.