
On brouille les cartes ce soir au Tamanoir, Camarão Orkestra, Brésiliens de Montreuil, Mop Mop, Africain d'Italie, épaulé par Ange Da Costa, Angolais d'Allemagne, une seule planète dédiée toute entière à la transe, au psychédélisme et à la folie du métissage sonore.
Camarão Orkestra

Funk brésilien en mode big band pour
Camarão Orkestra qui assure la première
partie enjouée et internationale. Si le groupe est centré autour de
Montreuil, ses compos vont chercher loin, très loin leurs inspirations.
Au Brésil d'abord avec ce travail de fourmi (de crevette, Camarão c'est
la crevette en portugais) pour aller explorer un maximum de rythmes de
ce territoire immense. Mais le funk US aussi, avec une basse comme ça,
aussi ronde et chaloupée, on se croirait dans les ghettos des 70's. Et
j'entends aussi un soupçon d'influence ethiojazz dans les riffs de
trompette, sax et trombone.
Mais ce qui fait la force de ce combo, ce sont leurs percussionnistes. Pas
de batterie mais 3 percussionnistes surdoués qui jonglent avec des
tambours, congas, maracas, berimbau. c'est beau comme un match de
l'équipe de foot du Brésil. Le groupe est accompagné sur certains titres par Agathe Iracema, un bijou, une voix extraordinaire, aérienne, angélique, ravissante, sucrée.
Mop Mop
Mop Mop c'est le batteur, producteur Andrea Benini. Pour ce live set au
Tamanoir, il s'est entouré d'un bassiste, un clavier Fender Rhode, un
saxophoniste et un vibraphone. C'est cette équipée improbable qui était
déjà à l’œuvre sur l'album
Isle Of Magic sorti l'année dernière et
remarqué par
la critique pour son dépaysant psychédélisme.
Pas d'Anthony Joseph sur scène ce soir, mais le non moins inimitable
germano-angolais
Ange Da Costa qui viens se joindre au
Mop Mop pour
quelques titres. On est embarqués dans un voyage hallucinant dans lequel
les notes égrainées comme autant de perles rares par le vibraphone
répondent au saxophone, où la batterie de Andrea Benini nous fait
groover du bassin et des épaules

Il
n'y a plus de frontière au Tamanoir, la scène s'invite dans la salle,
solos de sax à la Manu Dibango. La salle s'invite sur scène, selfies,
encouragement des musiciens. Et pas question de se cacher derrière son
ampli, on vient te chercher par la manche pour que tu continues à nous
donner de la transe. C'est vendredi, fait nous danser, encore un tout
petit peu.
"C'est l'Afrique"