Un an après leur concert aux Solidays, j’ai hâte de les voir dans la salle du Hangar, une de mes salles préférées sur Paris.
La première partie est assurée par La Scaña Del Domingo. La dernière fois que j’avais vu ce combo parisien, c’était vers 2002 dans un bar qui s’appelait l’Imprévus ou un truc comme ça, tout petit rade, le trombone s'emmêlais dans le sax qui foutais les pieds dans la batterie et le mec au banjo qui manquais de crever un œil a quelqu’un a chaque fois qu’il sautais… et il a passé la soirée à rebondir !
Je les retrouve ce soir après qu’ils aient sortis trois albums. Leur musique est toujours estampillée « Festif de merde ». C'est-à-dire un peut de ska, une touche de Balkan, une jolie rasade de rock bruyant. Des paroles sombres, un peut loufoques. Une grosse patate et un esprit décalé. Une bien bonne mise-en-jambe, donc.
Toute la salle est dehors à profiter de la tombée de la nuit. J’ai l’oreille !! On se radine à l’intérieur dés que la musique d’ambiance s’arrête. Barboiron me fait remarquer que les musiciens de Che Sudaka ont un trac fou… Ils s’accordent devant une salle vide. Les deux chanteurs, Leo et Kachafaz, se regardent en serrant les dents ; le guitariste se refait l’intro du premier morceau, guitare débranché ; le clavier se frappe la poitrine en sautillant sur place. Il a l’air de trembler un peut, il sert les dents lui aussi.
Dés les premiers accords, la salle se remplie d’un public réceptif et bienveillant. Le dernier album est resté longtemps disponible en téléchargement légale et gratuit sur le site internet du groupe. Du coup beaucoup de monde connais les paroles.
Un joyeux pogo se met en place entre les 20 plus nerveux des premiers rangs (j’en suis). Les deux chanteurs de Che Sudaka sautent dans tout les sens, les morceaux s’enchainent, les rythmes changent plusieurs fois pendant un même morceau. On passe ainsi du rock au ska au rap à des riffs métal ou à une cumbia sabrosa (délicieuse, la cumbia est forcément délicieuse !). Comme pendant les concerts de Manu Chao. Gambeat le bassiste de la Radio Bemba de Manu Chao à coaché Che Sudaka avant cette tournée.
Il y a beaucoup de titres du dernier album, Tudo é Possible (Seras Feliz, risa Bonita, Mentira Politiko,…), et beaucoup de titres de leur premier album aussi (Alerta Bihotza, Taliban, Bam*Bam,…)
Ils calment le jeu quelques minutes avec « Sin Papeles », une adaptation de « Englishman In New York » de Sting dédiée aux travailleurs sans papiers qui se sont fait expulsés des marches de l’Opéra Bastille la veille. Suit une Cumbia épicée métal servie par Sergio à l’accordéon.
Pour les rappels, ils mettent encore plus d’énergie. Leo le chanteur chauve qui grimace se fout à poil et fini le concert en slip. Dans la salle le pogo est rendu mal aisé par une couche de bière et de sueur mêlée au sol… ça glisse énormément.
Saluts, applaudissements. Les Che Sudaka distribuent des autocollants à tout le monde et vendent leurs cd et t-shirts à des prix modiques à même la scène. On se presse pour les leur acheter, leur serrer la main et les remercier d’avoir fait la route jusqu’à Ivry.