Le lieu est une curiosité : une guillotine et des fers de prisonniers servent de décor au bar au rez de chaussé. Vers 22 heures, une porte qui aurait l’air condamnée dans n’importe quel bar s’ouvre et l’on se rue dans les petites caves voutées du sous-sol qui sentent le salpêtre. Bancs en bois, tabourets bas, chacun se trouve une place, au fond de la plus grande des salles une scène. C’est moins glauque que les instruments de torture à l’étage, pourtant une inscription accroche l’œil prés de la sortie « Je seroi pendu demain »... un graffiti d'un condamné a mort. Ces caves ont servis de prison au 16éme siècle.
Ce soir les instruments de musique remplacent les instruments de torture. Sur la scène une batterie prend la moitié de la place, un clavier et serré entre les deux un tabouret de bar. Il y a un ampli de basse derrière le tabouret, on se demande bien comment le mec aux claviers va se débrouiller pour pas se manger le manche de la basse dans les dents ! La guitare d’Amar Sundy est posée devant la scène. Les musiciens fendent le public pour s’installer, les clés de la basse passent effectivement à quelques centimètres de la tronche du mec aux claviers ; et le câble de la basse étouffe le charley de la batterie… pas très confortable. Pour eux, nous en s’en fou, on est installé devant nos pintes de Guinness !
Et le concert commence. Amar joue un très bon blues teinté d’influences sahariennes, il chante tantôt en anglais tantôt en sahraouis. Pour jouer un morceau qui sonne « blues du désert » (comme Tinariwen ou Ali Farka Touré), Amar pose son médiator, impossible de le retrouver après… entre deux morceaux il demande une pièce de monnaie à une table prés de lui, mais cela ne semble pas faire l’affaire. Gausbert lui prête son médiator favori, en corne de rhinocéros laineux, polis par un chamane Finno-Ougriens pendant une éclipse d’Orion… mais tout ça c’est du pipi de chat maintenant que Amar Sundy à joué avec !
Après une première petite heure d’un répertoire surtout axés sur son dernier album, Sadaka, donc d’un blues très influencé par le désert, le groupe fait une pause, on commande de nouvelles bières. Il y a plus de chansons en anglais pendant le 2eme set. En quittant les ambiances saharienne envoutantes qui prenaient aux tripes, on gagne un groupe plus décontracté qui improvise un peut plus pendant les morceaux. Le blues est très communicatif, sa délicieuse mélancolie englue les tables unes par unes, se répand entre les tabourets et les banquettes, jusque dans les alcôves attenantes. On claque des doigts, du pied, ou on marque simplement le temps d'un coup d'épaule, mais il est là. La musique d'Amar Sundy nous traverse et nous transporte.
Pour le 3eme set, après une nouvelle courte pause, le groupe jam. L'ambiance est bien plus décontractée, Amar revient en finissant sa conversation avec des spectateurs. La foule est moins dense, il est minuit passée. Après deux morceaux qui laissent une large place a l'improvisation, Amar invite aux claviers Rachid, etFlorian Florent (désolé de la confusion... voir le commentaire), un jeune gratteu qui a une guitare remarquable : bricolée, presque carrée, vaguement peinte en vert. Mais il joue bien. Maintenant l'atmosphère qui était bon enfant depuis le début est carrément détendue. Au milieu des morceaux Amar s'assied sur le bord de la scène et laisse les musiciens jouer, il revient de temps en temps le temps d'un échange musicale avec l'un ou l'autre... Une vrais jam, bon enfant, avec des musiciens bourrés de talent.
Amar fini par rendre le médiator. « Argh ! Je viens de perdre un peut de feeling » plaisante-t-il en reposant le médiator dans le creux de la main de Gausbert. On garde longtemps le sourire aux lèvres en rentrant dans la tiédeur de la nuit d'été. Cette soirée a adoucis l'aigreur de la rentrée!
ps : pour les fans qui veulent savoir ce qu'Amar fait de ses soirées, je l'avais croisé là.
Ce soir les instruments de musique remplacent les instruments de torture. Sur la scène une batterie prend la moitié de la place, un clavier et serré entre les deux un tabouret de bar. Il y a un ampli de basse derrière le tabouret, on se demande bien comment le mec aux claviers va se débrouiller pour pas se manger le manche de la basse dans les dents ! La guitare d’Amar Sundy est posée devant la scène. Les musiciens fendent le public pour s’installer, les clés de la basse passent effectivement à quelques centimètres de la tronche du mec aux claviers ; et le câble de la basse étouffe le charley de la batterie… pas très confortable. Pour eux, nous en s’en fou, on est installé devant nos pintes de Guinness !
Et le concert commence. Amar joue un très bon blues teinté d’influences sahariennes, il chante tantôt en anglais tantôt en sahraouis. Pour jouer un morceau qui sonne « blues du désert » (comme Tinariwen ou Ali Farka Touré), Amar pose son médiator, impossible de le retrouver après… entre deux morceaux il demande une pièce de monnaie à une table prés de lui, mais cela ne semble pas faire l’affaire. Gausbert lui prête son médiator favori, en corne de rhinocéros laineux, polis par un chamane Finno-Ougriens pendant une éclipse d’Orion… mais tout ça c’est du pipi de chat maintenant que Amar Sundy à joué avec !
Après une première petite heure d’un répertoire surtout axés sur son dernier album, Sadaka, donc d’un blues très influencé par le désert, le groupe fait une pause, on commande de nouvelles bières. Il y a plus de chansons en anglais pendant le 2eme set. En quittant les ambiances saharienne envoutantes qui prenaient aux tripes, on gagne un groupe plus décontracté qui improvise un peut plus pendant les morceaux. Le blues est très communicatif, sa délicieuse mélancolie englue les tables unes par unes, se répand entre les tabourets et les banquettes, jusque dans les alcôves attenantes. On claque des doigts, du pied, ou on marque simplement le temps d'un coup d'épaule, mais il est là. La musique d'Amar Sundy nous traverse et nous transporte.
Pour le 3eme set, après une nouvelle courte pause, le groupe jam. L'ambiance est bien plus décontractée, Amar revient en finissant sa conversation avec des spectateurs. La foule est moins dense, il est minuit passée. Après deux morceaux qui laissent une large place a l'improvisation, Amar invite aux claviers Rachid, et
Amar fini par rendre le médiator. « Argh ! Je viens de perdre un peut de feeling » plaisante-t-il en reposant le médiator dans le creux de la main de Gausbert. On garde longtemps le sourire aux lèvres en rentrant dans la tiédeur de la nuit d'été. Cette soirée a adoucis l'aigreur de la rentrée!
ps : pour les fans qui veulent savoir ce qu'Amar fait de ses soirées, je l'avais croisé là.