"A la croisée du free-jazz, du funk et du hip-hop, je découvre Ursus Minor, un groupe constitué de musiciens très expérimentés, sidemen de noms prestigieux. Non contents d'être un excellent groupe de quatre musiciens dont un pouvant assurer les parties vocales, ils invitent quelques MC à les rejoindre"
Le concert a commencé par une cacophonie magistrale. Tous les instruments qui hurlent ensemble dans un grand bordel sonore aux frontières de l'inaudible (du mauvais côté de la frontière). J'étais en train de me dire qu'on ne peut pas venir voir un groupe que l'on ne connait pas et être emballé systématiquement. Mauvaise pioche? Mais non, petit à petit leur musique c'est adoucie, structurée rythmiquement et harmoniquement vers des territoires plus familiers à mes oreilles. Vers le funk. Et même précisément vers le séminal Superstition de Stevie Wonder.
A la croisée du free-jazz, du funk et du hip-hop, je découvre Ursus Minor, un groupe constitué de musiciens très expérimentés, sidemen de noms prestigieux. Tony Hymas aux claviers a joué avec Jack Bruce et Jeff Beck; François Corneloup au sax baryton joue avec Henri Texier ou encore le chanteur breton Yann-Fañch Kemener; Mike Scott, guitariste pour Prince ou Janet Jackson notamment; et enfin le batteur/chanteur du groupe de R&B Mint Condition, Stokley Williams. Chacun semblant trouver au sein de la formation Ursus Minor une place qui lui permette de s'exprimer librement, au delà des genres dans lesquels ils sont habituellement compartimentés.
Non contents d'être un excellent groupe de quatre musiciens dont un pouvant assuré les parties vocales, ils invitent quelques MC à les rejoindre. La première est Desdamona, plantureuse rappeuse de Minneapolis. Issue de la scène spoken word, son flow est sobre et se mélange harmonieusement au funk jazzy d'Ursus Minor.
Après un drum solo organique et subtile de Stokley Williams, le groupe fait venir Boots Riley, rappeur très engagé de Oakland. Pantalon à franges, rouflaquettes et coiffure afro il a un look tout droit sorti des films de la blaxploitation des 70's. Il place un petit intermède à propos de l'actualité récente d'Oakland et du Occupy movement. Il a des doutes sur notre niveau d'anglais et se demande si on comprend bien de quoi il parle, on le rassure par des "yes-yes" enthousiastes. En chantant il virevolte, saute, enchaîne quelques mouvements de kung-fu. Ça galvanise les musiciens, le guitariste écrase sa pédale disto, le batteur passe à un rythme binaire furieux.
Après les rappels c'est un jeune rappeur de Montreuil qui vient poser son flow. il a l'air très impressionné. On le serait à moins. Il quitte la scène dès qu'il a fini de chanter, laissant Ursus Minor jammer pour finir le morceau.
Une magnifique découverte ce soir, de la musique exigeante, originale, et surtout des musiciens virtuoses.
Le concert a commencé par une cacophonie magistrale. Tous les instruments qui hurlent ensemble dans un grand bordel sonore aux frontières de l'inaudible (du mauvais côté de la frontière). J'étais en train de me dire qu'on ne peut pas venir voir un groupe que l'on ne connait pas et être emballé systématiquement. Mauvaise pioche? Mais non, petit à petit leur musique c'est adoucie, structurée rythmiquement et harmoniquement vers des territoires plus familiers à mes oreilles. Vers le funk. Et même précisément vers le séminal Superstition de Stevie Wonder.
A la croisée du free-jazz, du funk et du hip-hop, je découvre Ursus Minor, un groupe constitué de musiciens très expérimentés, sidemen de noms prestigieux. Tony Hymas aux claviers a joué avec Jack Bruce et Jeff Beck; François Corneloup au sax baryton joue avec Henri Texier ou encore le chanteur breton Yann-Fañch Kemener; Mike Scott, guitariste pour Prince ou Janet Jackson notamment; et enfin le batteur/chanteur du groupe de R&B Mint Condition, Stokley Williams. Chacun semblant trouver au sein de la formation Ursus Minor une place qui lui permette de s'exprimer librement, au delà des genres dans lesquels ils sont habituellement compartimentés.
Non contents d'être un excellent groupe de quatre musiciens dont un pouvant assuré les parties vocales, ils invitent quelques MC à les rejoindre. La première est Desdamona, plantureuse rappeuse de Minneapolis. Issue de la scène spoken word, son flow est sobre et se mélange harmonieusement au funk jazzy d'Ursus Minor.
Après un drum solo organique et subtile de Stokley Williams, le groupe fait venir Boots Riley, rappeur très engagé de Oakland. Pantalon à franges, rouflaquettes et coiffure afro il a un look tout droit sorti des films de la blaxploitation des 70's. Il place un petit intermède à propos de l'actualité récente d'Oakland et du Occupy movement. Il a des doutes sur notre niveau d'anglais et se demande si on comprend bien de quoi il parle, on le rassure par des "yes-yes" enthousiastes. En chantant il virevolte, saute, enchaîne quelques mouvements de kung-fu. Ça galvanise les musiciens, le guitariste écrase sa pédale disto, le batteur passe à un rythme binaire furieux.
Après les rappels c'est un jeune rappeur de Montreuil qui vient poser son flow. il a l'air très impressionné. On le serait à moins. Il quitte la scène dès qu'il a fini de chanter, laissant Ursus Minor jammer pour finir le morceau.
Une magnifique découverte ce soir, de la musique exigeante, originale, et surtout des musiciens virtuoses.