"La Canaille, un groupe sur le fil. Probablement le groupe qui a le plus de sens depuis ces dix dernières années.Pour le nouveau set Le Peuple de l'Herbe est allé piocher dans toute sa discographie. Ils ont fait la part belle aux envolées dub’n’jazz. On a bien dansé, on se l’est bien donnée."
C’est gagné ! Deux places pour La Canaille et Le Peuple de l’Herbe au Bataclan. Pourtant en rentrant chez moi après le concert j’apprends que je n’ai finalement pas gagné les places pour le concert auquel je viens juste d’assister… et on m’a laissé entrer… ça n’a pas de sens. Parfois on a tout à gagner à ne pas être au courant des mauvaises nouvelles.
Donc encore persuadé que je suis un chanceux gagnant, on s’avance avec la Sista Sonia tout contre la scène du Bataclan où joue déjà La Canaille. Putain ce que j’aime ce groupe. Tout en énergie, en rage et naturellement vé-nère. La présence de Marc Nammour le chanteur irradie toute la salle, il illumine le Bataclan. Dans son attitude comme dans ses lyrics il s’impose tout en sachant se remettre en question, sans se compromettre il fait face à ses contradictions. Adulte. Ni bon mot trop facile, ni poses trop affectées mais toujours avec La Faim. Et Mathieu Lalande le guitariste mérite d'être comparé à Serge Teyssot-Gay avec qui il partage un sens aigu du larsen maîtrisé. Un groupe sur le fil. Probablement le groupe qui a le plus de sens depuis ces dix dernières années.
Le public du Peuple de l’Herbe leur a réservé un très chaleureux accueil et ça m’a fait super plaisir pour eux, même si 30 minutes de première partie ça fait un peu court.Le Peuple de l’Herbe a réussi à bien remplir le Bataclan. Toute une jeunesse hip-hopeuse, embrumée de résidus de combustion de résine de cannabis, enthousiaste et motivée les réclame. Et ils nous donnent ce que nous sommes venus chercher. Du rap, de l’abstract, du ragga, de la drum’n’bass, de la jungle, une touche de trompette jazz, des basses funky et même un peu de rub’a’dub. Tout ça.
Parce que pour le nouveau set à l’occasion de la sortie de Matter of Time, le nouvel album, ils sont allé piocher dans toute leur discographie (et tant mieux pour moi, leurs deux dernières prod sont celles que j’aime le moins). Ils ont fait la part belle aux envolées dub’n’jazz comme on pouvait en entendre sur les album Triple Zéro et PH Test Two, avec des riff de trompette sur des riddim électro-dub de tueur. A l’image de Ph Theme, l’hymne du groupe que Sir Jean nous fait scander.
Et puis toute la ribambelle d’invités. Le Peuple de l’Herbe n’a pas de vocaliste attitré. Parfois c’est N’zeng (trompette/clavier) qui s’y colle mais le plus souvent ce sont le londonien JC001 et le charismatique lyonnais de Dakar Sir Jean, invités quasi permanents, qui viennent poser sur le son du Peuple. Ce que fait Sir Jean avec le Peuple n’arrive pas à me faire oublier son ancien groupe Meï Teï Shô, ce qu’ils faisaient avait une putain de gueule. Saloperie de nostalgie. Pour cette date dans une grande salle parisienne, le Peuple à aussi invité Marie Nachury avec sa choucroute et sa jolie robe vintage pour une version déjantée de Mars. Marc Nammour le chanteur de La Canaille, toujours pas calmé, toujours en colère est revenu faire Parler le Fracas. Acclamations. Méritées.
En cadeau, pour avoir une bonne idée de ce qu'on à vécus au Bataclan, le concert privé du Peuple de l'Herbe donné le 1er mars à la Maison de la Radio pour le Mouv', en vidéo et en intégralité. Rapproche ton smart-phone de mémé et monte le son.
