"Mix de cumbia, champeta, et autres rythmes sud américains, reggae, samples acoustiques, flûtes traditionnelles. On est en plein dans la sono mondiale. Celle qui se fout des frontières et de la bienséance."Jeudi soir, je file précipitamment du boulot pour aller à la Maroquinerie. Pourtant il fait froid, je suis fatigué d'une longue semaine qui n'est pas fini... Mais je sais que la cumbia est un excellent remède. La cumbia-électro de Systema Solar surtout. J'en ai déjà fait l'expérience en écoutant leur album à fond la caisse dans le métro cet hiver.
Quand j'arrive , la Maroqu' est plutôt vide, mais le public clairsemé est déjà en train de baillar sur des beats de cumbia-digital minimaliste. DJ Konix mixe à quatre mains sur une platine et un pc tandis qu'Arok, un improbable MC qui semble échappé du Kremlin avec sa veste marron trop grande et sa toque, toast avec plus ou moins de bonheur mais une incroyable conviction, et en espagnol. Petit à petit la salle se remplie de clubbers survoltés bien décidés à se la donner sur el ritmo muy sabrosa de la cumbia tropical. La premiére formation a chauffée efficacement la salle et laisse la place à Systema Solar.
Les refrains sont percutants et repris par la foule en délire! Non, sans déconner, il y a du monde, la fosse de la Maroqu' bondée, ça boue d'un public qui saute en rythme. Il y en a même qui slament, se jettent les uns sur les autres, qui envahissent à plusieurs reprises la scène. C'est un vrai bon public en délire qui accueil les colombiens. On assiste à un grand moment WTF quand un éléphant zarbi viens danser sur scène pendant un morceau qui parle de la forêt.
La musique mixe cumbia, champeta, et autres rythmes sud américains, reggae, samples acoustiques, flûtes traditionnelles. On est en plein dans la sono mondiale. Celle qui se fout des frontières et de la bienséance. Celle qui fait danser à Paris et à Berlin sur des rythmes populaires d'Amérique du sud tandis qu'elle propage les sonorité klezmer des fanfares juives d'Europe de l'est jusqu'au fond de la jungle et propulse le kuduro Angolais dans la jungle urbaine de NYC ou Rio de Janeiro.
La scène ressemble à un flipper géant avec en fond des projections de clips ou de montages psychédéliques hyper-colorés. Parfois le visage rêveur d'une jeune fille qui regarde par la fenêtre du métro aérien à Paris.Le public est tellement sur excité qu'on ne leur laisse pas le temps de sortir de scène pour le jeu de dupe des rappels. Ils enchaînent sur la deuxième partie de leur set . John Primera cherche con comparse des yeux et foire son flow quand il le voit perché comme un hiboux sur la table du DJ.
