Hasna El Becharia - Le Tamanoir, Gennevilliers - 13 novembre 2009

Ce soir, Saucisse et son boy me font l'amitié de m'accompagner. Ils sont arrivés un peut peu avant moi, ça nous permet de nous installer à une table juste devant la scène. Juste le temps de discuter un peut peut peu et de payer une tournée avant que Madame Hasna El Becharia entre en scène.

Elle commence le premier morceau seule au guembri. On est tout de suite envoutés. Un percussionniste (derbouka et qraqeb) et une danseuse/choriste (qui joue aussi des percus : chekeré, bendir)
C'est la danseuse qui présente le concert. "Merci... c'est intime" nous lance-t-elle alors que la petite cinquantaine de personne du publique public applaudis la guitariste.
Pieds nus, humble, Hasna El Becharia mène le bal, toute à la musique et à la guitare. Elle utilise un plectre pour jouer de la guitare. Comme on en utilise pour jouer du oud. Et c'est en la voyant jouer ainsi que je me suis aperçut de la parentée entre le jeux de guitare africain (Ali Farka Touré, ou de Tinariwen par exemple) et le oud.

La voix d'Hasna El Becharia est profonde, chargée de vie et d'expérience. La chanteuse tire parfaitement profits de l'amplification. Elle s'en sert pour chanter tout bas, pour susurrer à la salle, d'une voix grave, érodée, comme une pierre polie par le temps, des chansons que l'on imaginerais surement chantées tout bas dans une chambre d'enfant. C'est un arrangement très réussis entre la tradition et la modernité.

Et puis les rythmes gnawas reviennent, la transe festive qui vas se communiquer à la salle et l'enflammer. Le rythme rapide des qraqeb et le son moelleux du guembri sont hypnotiques. Tout le monde reprend bientôt "Bouri Bouri Manandabo" après Hasna El Becharia en même temps que les percussionnistes. Elle se lève, guembri à la main, elle invite le public dans la transe en lui faisant taper dans les mains. Hasna danse en jouant et en chantant. Cette grand-mère est un rockeur!

Le glace s'est brisée entre les musiciens et le public : c'est maintenant Hasna elle même qui introduit les chansons, en berbère saharien. Saucisse me traduit les quelques mots qu'elle comprend. Le publique fidèle applaudis avec beaucoup de ferveur. Beaucoup sont, comme Hasna, originaires de Béchar, à l'ouest du Sahara, prés de la frontière marocaine.

Conciliabule du groupe sur le bord de la scène...
Dans le publique une femme se charge d'exprimer notre satisfaction a tous avec un you-you puissant. Hasna El Becharia se retourne vers le publique. La danseuse nous met au parfum "Vous allez tous danser avec nous, et on vas tous tomber en transe... Ça nous fera du bien!".
Les plus initiés et les moins timides se lèvent pour applaudir et danser. Le percussionniste nous remercie : "ça fini bien..." est-ce a dire qu'ils n'étaient pas si surs d'eux en arrivant devant une salle attablée et a moitié vide!? "On vous aime bien..." Nous aussi on vous aime bien!

Après deux titres de rappels prévus, Hasna se rassied, montrant ainsi aux musiciens qu'elle ne compte pas partir tout de suite, mais ils ont fini leurs tour de chant, ils se demandent quel titre chanter quand une fane réclame une chanson "Celle que tu jouais dans les mariage". Hasna la fait monter sur scène. Elle fait semblant de ne pas comprendre et demande a la femme de venir lui faire sa demande dans le creux de son oreille! Ils jouent "Djazair Johara" en guise de final. Un titre qui signifie "Algérie Pierre Précieuse" d'après Saucisse, mon interprète de la soirée!