Popa Chubby - Cabaret Sauvage - 9 novembre 2010

Comme un boxer il fait son entrée sur « Gonna Fly Now » de Bill Conti (on m’a suggéré que c’était pour rendre hommage aux Grosses Têtes de Philippe Bouvard !)

« Bonsoir mother-fuckers. Glad to be here in Paris… In the Circus. We got clowns (il désigne le bassiste), lions (il désigne le batteur). All we need now is the monkeys (ça, ça doit être nous) »  ! C'est vrais que le Cabaret Sauvage resemble à un vieux cirque en bois.

Le répertoire de Popa Chubby s’étend du blues au hard rock, funk et bien sur des classiques rock comme le Hallelujah de Leonard Cohen (qu’il arrive à rendre aussi flippant d’émotion qu’un Jeff Buckley), ou les reprises de Hendrix. Le tout avec une formation de power trio : guitare-vois, basse, batterie.  C’est engageant, agréable, on est super bien placé. Dés les premiers titres on est dans le bain. Avec Un Hey Joe des familles, mais surtout The Fight Is On, une tuerie qui empreinte plus au rock fusion qu’au blues avec ses paroles presque rapées, Popa Chubby nous fait crier ‘hey !’ la main levée dans le signe du cornu à la fin de chaque refrains.

Après cette décharge d’adrénaline sonique, Popa Chuby s’assois sur un tabouret de piano. Un petit coup de mou Popa ? En tout cas, musicalement ça ne s’entend pas. Même assis, le blues rock de Popa Chubby reste couillus (ça ne se voit pas sur les photos !!! ). Retour un du blues classique, douze mesures et tout… L’histoire d’un mec qui part en voyage, en rentrant plus tôt que prévus il trouve deux voitures dans l’allée, deux paires de chaussures dans l’entrée. L’occasion pour Popa Chubby de faire pleurer sa guitare.

Dans un style encore différent il nous à offert à mi concert une petite fugue de JS Bach, le passage qui avait été utilisé pour la BO du film le Parain de Coppola.

Chaque morceau est prétexte à une longue impro musicale, à plusieurs solos qui ravissent le public. Foxy Lady de Jimi Hendrix par exemple qui est à la fois fidèle à l’originale, mais laisse aussi la place à une jolie impro, très psychédélique. Surtout enchainée avec Burning of the Midnight Lamp.

Le feeling passe super bien avec le public. Popa insulte un mec qui lui dit qu’il joue bien « j’ai pas besoins que tu me dises que je joue bien… je sais que c’est fucking bien… rend toi utile et vas plutôt me chercher une bière ! » Ca fait bien marrer la galerie.
Il nous remercie d’êtres venus et prétend que le show de ce soir est le meilleur de la tournée française. Il nous annonce son prochain concert à paris, prévus pour novembre 2011.

Un autre titre de son nouvel album : My Heros : Another Ten Years Gone en hommage à ses héros du rock’n’roll, il égraine l’âge qu’il avait quand ils sont morts. Jimi Hendrix, Stevie Ray Vaughan, John Lennon, Willie Dixon, Popa Chubby…

Ace of Spades de Motorhead est joué en final. Un final énervé, féroce qui ne laisse personne sur sa faim. Pourtant a force d’applaudissement on le fait revenir pour un titre encore. Un long « slow blues » qui n’en fini pas de finir et de reprendre de plus belle, une fois pour un riff de Smoke on the Water, une fois pour celui d’une musique de cirque. En tout il aura joué deux heures trente ! Et de la générosité tout du long
En revenant pour le titre de rappel il lance des médiators dans le public. C’est trop petit ces machins là, j’ai été infichu d’en chopper un. Par contre j’ai touché sa guitare quand il nous l’a tendue à la fin de Ace of Spade et je lui ai serré la pogne au moment où il quittais la scène ! Je ne devrais pas raconter ça, ça fait un peut groupie, non ? Moins groupie que les deux filles aux cornes clignotantes que Popa fait monter sur scène et qui se sont faites prendre en photo sur ses genoux ! Merry Chrismas !

A peine sa guitare posée, alors qu’elle larsen encore, Popa s’assied au stand de merchandising à coté de la scène et signe des disques à la pèle. Généreux je vous dit! Un super concert de blues-rock dans une super salle qui à définitivement effacé l’impression mitigée qu’il nous avait laissé au Bataclan en 2008.


Pour une fois je suis assez content des photos que j'ai prises, voici un diaporama des meilleurs. Cliquez dessus pour les voir en grand.

La Kora Dans Tous Ses Etats - Clichy - 9 octobre 2010

affiche festivalL'année dernière le festival La Kora Dans Tous Ses Etats de Clichy avais été formidable. Extraordinaire. J'ai pas assez de mots pour dire a quel point ça avais été bien. Notamment parce que ça se passait dans une petite salle. La salle était bondée, mais intimiste. Et puis les pointures programmées : Ballaké Sissoko et Cheick Tidiane Seck avaient jammé, ou tapé le bœuf comme on dit! Ça avait été un instant magique.

Alors l'attente était grande pour l'édition de cette année. Un peut trop grande peut-être.

Au lieu de la salle intimiste, mais trop petite, de l'espace Henry Miller, cette année l'association Korafoll'art à eu accès au magnifique théâtre Rutebeuf pour organiser sa troisième soirée autour de la kora. Les organisateurs et bénévoles de l'asso ont fait de grand efforts pour rendre la soirée profitable à tous. Ils avaient dégagé un espace devant la scène pour que l'on puisse venir y danser, des plats et boissons d'Afrique de l'ouest...

Kandia Kora et Tamaflo

Kandia KoraPour le premier morceau seul Kandia Kora et Mamoudou Cissoko sont sur scène. Deux kora qui se répondent. On est dans l'ambiance. C'est une magnifique entrée en matière que d'entendre le son de la kora nu, sans artifices. Les notes s'égrainent comme le son des étoiles. Puis Kandia Kora c'est mis debout, seul sur scène face à la grande salle. Il a chanté d'une voix profonde, précise et envoutante, chargée d'émotions et timide a la fois. Et nous avons voyagé a travers sa voix, à travers son chant.

C'est presque avec regret que je voyais son groupe entrer en scène pour le morceau suivant : une deuxième kora, une basse et une batterie puis un mec aux djembé. Mais Tamaflo s'y est bien pris et il a sus réveiller la salle trop confortablement installé dans de confortables sièges de velours rouge tout en prolongeant le rêve. Les mélodies restent mélancoliques jusqu'au break de la première chanson. Là, la fête commence...

Tamaflo
Avec le groupe la musique se teinte de reggae. Les chansons ont des thèmes universels. L'écologie et le respect de la terre, et au travers elle des traditions (la chanson Dunya). Ou bien l'immigration. Ils dénoncent le principe d'immigration choisie.

On prend le temps de se régaler de mafé et de jus de bissap pendant que la scène est changée pour accueillir le groupe suivant.

Djeour Cissokho et Allalake

Djeour Cissokho
Dés le début du concert on sent que le jeu de kora est plus classique, plus traditionnel. Derrière Djeour Cissokho, leader aux airs de vieux patriarche, le groupe Allalake est nettement plus jeune. Djeour Ciccokho est un griot il se présente sur scène drapé dans la splendeur de ses ancêtres (son père Soundioulou Cissokho était surnommé le "roi de la kora"), guitare, balafon et percussions l'accompagne.

Un vieux larsen vient s'installer. Le larsen c'est un peut comme le pote d'un pote qui s'invite à une fête et qui passe la soirée à dévaliser le frigo. On essaye de faire comme si il n'était pas là, mais au final il te pourrit la soirée (sic Magyd Cherfi à un show case de Zebda à la fnac Champs Élysée circa 1998). Bon, là, la grosse enflure qui se bâfre dans le frigo est restée pendant tout le concert. Djeour Cissokho le prend avec philosophie : "C'est la fête non? Y'a pas de solution".

Allalake
Est-ce que c'est la pause qui a été trop longue, la salle qui est trop grande? Toujours est-il qu'on ne retrouvait pas le même niveau d'énergie qu'à la fin du concert précédant. Pourtant les mélodies sont rythmées et entêtantes.

Un jus, menthe-gingembre cette fois ci pour patienter. Le piquant du gingembre brule la bouche un peut comme un alcool fort. C'est très agréable.

N'Faly Kouyate et Dunyakan

N'Faly KouyateLa particularité de Dunyakan c'est qu'ils sont Belges c'est que c'est un groupe métissé. Des blancs et des noirs, mais aussi des femmes. Une fille à la danse et aux chœurs, et une fille à la percussion. Le reste du groupe est le traditionnel trio guitare-basse-batterie et N'Faly Kouyate leader, griot à la kora et parfois au balafon.

N'Faly Kouyate à un énorme charisme qui n'a d'égale que son professionnalisme. Ce qui n'est guère étonnant quand on apprend qu'il fait partis de l'Afro Celt Sound System, super-groupe de world qui mélange toutes sortes de musiques traditionnelles et pop occidentale.

DunyakanN'Faly Kouyate est issus d'une famille de griot. C'est sans doute pourquoi le spectacle qu'il nous a présenté avec son groupe Dunyakan est celui d'un conteur. Entre chaque morceaux il prenais le temps de nous expliquer la signification de celui-ci et du message qu'il entend faire passer a travers lui. Et comme par griot on peut entendre conteur mais aussi sage, les messages délivrés par les chansons sont des messages d'amour, de paix, il condamne la discrimination faite aux femmes et nous parle longuement du pays Mandingue et de son fonctionnement par caste.

Il est aussi un sacré ambianceur. Vers la fin du concert il fait passé son boubou par dessus sa tête, dessous il porte un pantalon baggy et un débardeur très streetwear et il saute dans tous les sens en chantant. Et tous ceux qui n'ont pas d'enfant endormis sur leurs genoux à la fin du concert se retrouvent au pied de la salle à danser.

Grinderman - Cité de la Musique - 26 octobre 2010

Quand on arrive dans la salle à vingt heures zéro six, la première partie à déjà commencée. On ne rigole pas avec les horaires à la Cité de la Musique.

Anna Calvi joue un rock indie minimaliste qui cadre parfaitement pour une première partie de Nick Cave. En fait ça ressemble beaucoup à PJ Harvey. Et plus précisément, ça ressemble beaucoup à C'mon Billy de PJ Harvey, le morceau sur lequel elle jouait de l'accordéon. Ce soir un harmonium accompagne la chanteuse/guitariste et la batterie sur tous les morceaux. Ça pourrais être très bien, mais ça me parais quelconque, peut être à cause d'un manque d'énergie? En tout cas je ne suis pas très réceptif. Le problème d'une première partie comme ça c'est que le public attend beaucoup la suite, que la salle est immense pour un groupe qui a souvent l'habitude de lieux plus intimistes. En plus on était assis au balcon... Je pense que je jetterais une oreille sur l'album par curiosité malgré tout.

Grinderman Paris 2010Et puis très vite arrivent les Grinderman, à savoir Nick Cave, Warren Ellis, Martyn P. Casey et Jim Sclavunos. Ces trois derniers faisant partis des Bad Seeds, le groupe qui tourne avec le premier depuis des lustres.

La setlist tourne autour de leur dernier album, "Grinderman 2", dont toutes les chansons sont jouées plus ou moins dans l'ordre de l'album. Quelques titres du premier album, "Grinderman", dont les quatre titres des rappels, viennent agrémenter ce set. Le groupe est autant à l'aise sur les nouveaux titres que les anciens. Aucuns titres des Bad Seeds ou même des groupes précédant de Nick Cave ne serons jouées. Comme si il avait commencé sa carrière en 2007 alors que le mec tourne depuis plus de trente ans!

Nick Cave 2010Waren Ellis martyrise ses guitares, violons, mandolines au fil des morceaux, se roulant par terre, bondissant sur scène tel en enfant sauvage. Il passe la majeure partie de son temps plié en deux au dessus de son pedalboard pour tenter de créer le ronflement le plus insupportable possible. Sur les morceaux plus calmes ("What I Know", "Man in the Moon") il se contente de fracasser ses maracas contre un micro en faisant bien attention, toujours de se tenir dos au public! Sa longue barbe et ses cheveux ébouriffés en rajoute encore a l'impression de folie qui se dégage du bonhomme.

Nick Cave court d'un bout a l'autre de la scène, scandant les paroles complexe des chansons, il s'agrippe aux mains des fans du premier rang, saute sur son clavier ou empoigne sa guitare pour quelques mesures ou un final apocalyptique avant de passer au massacre (ou à la transandation?) d'une nouvelle chanson.

Nick Cave et GrindermanLa rythmique basse/batterie qui soutient ces deux fous furieux est impeccable. Loin d'être sobre, les deux musiciens savent cependant rester en retrait afin de ne pas alourdir un concert qui a l'air de se tenir à tout moment à la frontière du chaos. A la frontière seulement car le son est excellent. Malgré les excès des musiciens, tous les instruments se détachent clairement, la voix reste toujours parfaitement audible. Une maitrise de l'énergie qui laisse admiratif. Même Didier Wampas, qui est dans le public, n’en reviens pas. Comme on peut le voir sur les photos, les éclairages aussi étaient très bien faits. Assez sobres, ça ne clignotais pas dans tout les sens à en devenir épileptique.

Grinderman Paris 2010Nick Cave ne se fend que de quelques "merci" en français entre les chansons. En même temps on n'est pas venu pour l'entendre raconter sa vie! Au début de "Kitchenett", il demande à Warren les paroles puis le coupe après deux mots "ok, that's enough"... Moi qui ai du mal à retenir mon adresse. Dans le public l'ambiance reste assez calme. Ça contraste avec ce qui se passe sur scène, et ça me conforte dans mon choix d'avoir pris des places au balcon. Je me serais sentis trop frustré de vouloir pogotter tout seul! Finalement ce sont les gamins que l'on voit s'agiter backstage qui ont l'air de profiter le mieux du concert. Le batteur arrive quand même à faire battre tout le monde des mains sur un rythme flamenco pendant le pont de "No Pussy Blues".

A la fin du concert une fan monte sur scène pour serrer la main de Nick Cave, il la sert dans ses bras. Les lumières se rallumes, tout le monde s'en vas. Je reste scotché quelques minutes à mon siège. Ça aura été un des meilleurs concerts de l'année.

Smadj - French K-wa - 22 octobre 2010

Après diner, on descend dans la cave que je commence à connaitre. Les balances ont été faites pendant qu'on prenait l'apéro. Les artistes ont mangé à la table à coté de la notre. Tout est prés, on s'installe confortablement sur les banquettes.

Smadj 2010Smadj présente les musiciens qui vont l'accompagner pendant la soirée. Nicolas Gorge aka Art Konic aux percussions et Denis Guivarc'h au saxophone. Il n'a pas besoins de micro pour se faire entendre clairement dans ce lieu intimiste. Quel contraste avec le concert de la semaine dernière au POPB!

Smadj, le oud branché sur un immense pedalboard devant lui, est face à son ordinateur. Je me demande ce qu'il utilise comme soft, mais ça a l'air d'être le pied d'envoyer des boucles et de les modifiées à l'envie et à la volée. Les rythmes éléctro lancés sur le mac servent de base aux morceaux sur lequel Smadj tresse des mélopées enchanteresses au oud. Il est accompagné d'un percussionniste à la folie contagieuse dont le jeu organique contraste avec la rythmique froide des boucles utilisées sur l'ordinateur.

Smadj French K-waNicolas George, le percussionniste utilise un set composé de deux cymbales, congas, cajon, un tabla (normalement ils vont plutôt par deux...) plus tout un arsenal de maracas, sifflets... Les percus et les rythmes éléctros allant crescendo dans un enchevêtrement bruitiste qui ne fait que souligner la douceur mélodieuse du oud.

Après un premier morceau en duo, Smadj invite Denis Givarc'h, le saxophoniste à les rejoindre. Il à un jeu très free jazz digne de Steve Colman (dixit Smadj, moi ça ne me dit rien...), il part dans de puissantes envolées a la fois improvisées et extrêmement maitrisées, très à l'écoute.Un jeu de question/ réponse, chant/contrechant s'instaure entre le oud et le saxophone tandis que le percussionniste par en vrille. Debout derrière ses instruments, il se la donne à fond.

Smadj concertLe répertoire de la première heure  de concert se compose de titres déjà enregistrés par Smadj sur ses albums solos (dont le dernier et magnifique "Selin" qui rend hommage à Istanbul). Smadj prend le temps de présenter tous les titres joués avant de nous prévenir que la suite serait plus... mouvement aérien de la main au dessus de la tête!

Si la première partie laissait déjà une large place à l'improvisation, la deuxième propulse l'auditoire dans des contrées musicales encore plus libre. "La liberté n'existe pas" psalmodie pourtant le Nicolas Gorge en guise d'intro à ce nouveau départ. Enfin, une intro... ça ressemblais plutôt à une danse chamanique balisant l'espace et le temps. On entrait dans un espace musical où tout est possible. Le saxophone de Denis Givarc'h est de plus en plus free. Smadj lâche le oud de plus en plus souvent pour programmer sur son ordinateur des breaks de folie. Le rythme métronomique donné par l'ordinateur permet de garder une base sur laquelle les musiciens peuvent improviser avec toutes les audaces sans que je m'y perde. C'est vachement pédagogique comme approche de la musique improvisée je trouve.

Smadj trioLe percussionniste fait plusieurs allés et retours entre le public et la scène, nous prenant à partis, il vient jouer du tambour sur les tables avec deux gousses de flamboyant, cette espèce de haricots géants qui font tchik tchik... Il en explose un devant nous, on prend plusieurs graines dans la tronche. J'en ai récupéré une, je me demande si elle germerais. Ça serais génial un arbre dont le graine à été expulsée pendant un concert...  Nicolas Gorge compte les spectateurs. Nous sommes les numéros onze et douze sur un peut moins d'une vingtaine. Des spectateurs attentifs pour la plupart.


Au fil des morceaux, le nombre de bpm augmente considérablement jusqu'à atteindre un rythme assez dancefloor. J'ai un plaisir immense à être là. Le bœuf du groupe tend vers le sublime, surtout il me donne la sensation d'être ici et maintenant, il se dégage une impression de simplicité, d'évidence qui donne envie de jouer de la musique. Ce soir, le centre du monde étais dans la cave du French K-wa, quelque part entre le public et les musiciens.

ZZ Top - POPB, Paris - 16 Octobre 2010

Doobie Brothers


Doobie Brothers logoAvant de venir le nom me disait quelque chose, bien sur, mais de là à pouvoir fredonner un air... Je partais avec un bon apriori : la chance de pouvoir découvrir en live un des groupes des années 70.

Ce fut une grande déception. Le son était mauvais, c'est souvent le cas dans les grandes salles comme le POPB, mais de la part d'un groupe qui joue dans des stades depuis toujours, c'est impardonnable. De ma place je voyais l'enclos de la sono, la sono qui servait aux Doobie Brothers était deux fois plus grosse que celle qui sera utilisée pour ZZ Top, ils avaient leur propre staff, on ne peut donc pas dire que c'est de la malveillance de la part du staff du main perfomer a l'encontre de la malheureuse vedette américaine.

Doobie BrothersLa grande scène du POPB était encombrée de musiciens, on ne savait pas trop qui jouait quoi. Le groupe se traine deux batterie, on se demande bien a quoi ça rime, à chaque fois que je les regardais, les deux batteurs avaient des gestes parfaitement synchronisés. Quatre guitares ! Une basse, le chanteur en à une rythmique, deux guitaristes solo. Une guitare de plus viendra même les rejoindre sur le dernier morceau. Un clavier, un sax. Des solos de sax ou de piano sur chaque morceau, quelle prétention!

Je ne suis pas le seul à avoir du mal avec cette première partie, le public réagis mollement, même quand le chanteur à moustaches nous fait taper dans les mains. J'ai rapidement sombré dans une demi-somnolence perturbée par le clignotement du O et du B de Doobie sur l'écran géant qui surplombait le groupe.

ZZ Top

flyer ZZ Top popb 2010Après une première partie décevante et m'étant fait (gentiment) trainé là, j'étais bien septique, calé dans mon siège tape-cul à environs 200 mètres de la scène quand des hurlements de coyotes ont annoncés le début du concert des zizis.

La batterie est customisée avec des enjoliveurs et des amortisseurs de camions. Les pieds de micros aussi sont customisés avec de gros pots d'échappements chromés. Deux murs d'amplis blancs encadrent la batterie de Frank Beard. Un pour la guitare de Billy Gibbons, un pour la basse de Dusty Hill. Sur l'écran géant derrière la batterie sont projetées des images de clés à molettes volantes! Des caméras filment le groupe, les images sont projetées sur deux autres écrans de chaque coté de la scène.

Dés les premières mesures, la guitare est tonitruante, la basse surpuissante et la rythmique implacable. Mais ce qui attire l'attention c'est la mise en scène. Ces garçons sont des poseurs, et tout est mis en scène au millimètre près. Si Billy Gibbons s'avance nonchalamment en avant scène pour un solo strident, son ombre tombe pile sur le mur d'amplis blancs derrière lui. Les écrans géants font un plan serré au dessus de sa tête au moment où il lève le bras ou sur ses pieds au moment où, à coté de Dusty, il entame une petite chorégraphie du bout du pied. C'est un show à l'américaine, les mecs nous vendent de la désinvolture rock'n'rollesque. Malgrés tout je me laisse rapidement happer par le spectacle et je parviens presque à y croire.

ZZ Top BercyNiveau musique, c'est back to the roots, du basique, du gros son. On était venus pour ça. Des guitares saturées, des voix rauques. A la moitié du concert Billy annonce "blues time" et se fait apporter son "chapeau pour jouer du blues par 3 bimbos quadragénaires... Je me serais bien passé de ce passage machiste du spectacle. Par contre le virage blues du concert m'a ravi. Le rock me baby de BB King, le Hey Joe à la Hendrix... de bon morceaux blues-rock superbement interprétés, un vrais plaisir à entendre. C'est le bassiste, Dusty Hill, qui à la voix qui se prête le mieux a l'exercice : sa voix est plus éraillée, elle sonne comme le raclement de la queue d'un crotale dans le désert Texan.

Billy Gibbons est un super bon guitariste. Il n'en fait pas forcement étalage a tout bout de champs, mais il assure. Ce qui est impressionnant c'est sa capacité à effectuer des prouesses techniques sans perdre son attitude nonchalante de branleur sudiste. Comme ce morceau sur lequel il interprète intro puis rythmique et enfin les solos d'une seule main! La gauche. De l'autre, il se gratte, il baille.

Logo ZZ Top 2010
Le seul titre que je pouvais citer d'eux avant de venir c'était leur tube "Gimme all your lovin’", avec un son trés 80's, de la reverb' sur la batterie, un son de guitare daté, etc. Quant ils la joue ce soir (avec les mêmes guitares en moumoute blanche que dans le clip), le son est plus sauvage, plus direct. Moins daté en fait. J’apprécie énormément ce lifting qui montre que tout aussi légendaire qu'ils soient les ZZ Top savent évoluer avec leur temps. Le clip de la chanson légèrement remixé avec des images de films de cowboys est projeté sur l'écran géant.

Rappels. Ils ont changé de costumes. Ils interprètent des morceaux qui font partis de leurs plus grands tubes. Le public adore. Les solos sont plus longs que ceux du début du concert. Des impros? J'ai du mal à dire, encore une fois c'est un show "à l'américaine", j'ai l'impression qu'ils ne laissent rien au hasard même si ils veulent en donner l'impression. L'exemple frappant c'est à leur retour sur scène, Billy tétine une bouteille de whisky, s'essuie la bouche d'un revers de manche et la jette en l'air... La boutanche est rattrapée au vol par un roadie.

Malgré tout ça m'a fait plaisir de voir ces légendes du rock sur scène. Grâce à l'ambiance rock'n'roll et le très bon show donné par le groupe, je me suis éclaté. A en oublié le prix exorbitant des places. Mission accomplie, texans!