Susana Baca - Bonga - Idir - Festi'Val-de-Marne - 12 octobre 2008

Cette année encore, on est allés faire un petit tour au Festi'Val-de-Marne. On a choisis un concert calme, un dimanche après-midi, qui finis pas trop tard, peinard!
On arrive par le RER D en milieu d'après-midi, Il faut escalader une petite bute pour arriver aux chapiteaux. On est accueillis par quelques rythmes lointains, ça doit encore être les balances. Cet après-midi, les trois concerts ont lieu dans le grand chapiteau, des chaises sont disposées devant les gradins. On prend place et on a pas trop longtemps a attendre avant le début du premier Concert : Susana Baca.

Vénérable grand-mère péruvienne, entourée de musiciens plutôt jeunes, elle chante d'une voix cristalline. Elle se démène pas mal sur scène. Surtout pendant cette super reprise de La Bamba, chanson populaire mexicaine qui a été popularisée par le rocker Ritchie Valens. Susana Baca possède le public, habillée de blanc, faisant virevolter son châle jaune pâle. Elle me fait penser à ce qu'on put faire le Buena Vista Social Club (de loin, dans le noir, avec le Grand Hamster qui me fait couler de la cire chaude dans les oreilles). Dans ce style afro-latino vénérable, mais pas encroûté. Le son n'est pas très bon sous le chapiteau, pourtant elle enchante tout le monde... et il y a des gens du monde entier ici, cet après-midi!!

Suite du voyage de cet aprés-midi : direction l'Angola avec Bonga.
Bonga est un barbu corpulent, il débarque sur scène avec a la main un bâton creux strié de rainures sur lequel il frotte avec une baguette (tient, je m'aperçoit que j'ignore le nom de ce truc ... aidez-moi en postant un commentaire). Il en joue avec la même attitude qu'un guitariste de rock, légèrement de profile, en faisant des moulinets. Avec son groupe, ils jouent un afrobeat mâtiné de morna, entraînant, lancinant et festif. Je garde a l'esprit le magnifique mélange entre la voix et l'accordéon, soutenus par une implacable rythmique. La voix extraordinaire de Bonga, a la fois profonde et éraillée, est superbement soulignée par ce mélange musical. En leader trapus, Bonga parle pas mal entre les chansons, il fait des blagues ... a vrais dire, on comprend pas toujours toujours ce qu'il raconte, mais la bonne humeur est communicatrice et surtout Bonga fait du rythme de ses chansons un langage universel.
Durant les derniers morceaux de Bonga, les Kabyles commencent déjà a se rapprocher de l'avant scène en dansant. La pression monte encore d'un cran pendant le changement de scène... Ils attendent Idir.

La dernière destination du voyage de cet après midi n'est pas simplement la Kabylie, ni même l'Algérie, mais le monde entier, un lieu vraiment universel où se rencontrent et se respectent les cultures. Où elles peuvent même être mélangées quand elles le souhaitent.C'est cette universalité bienveillante qui m'a marquée chez Idir, une figure quasiment légendaire du folk Kabyle.
Pourtant au début du concert il y avais beaucoup trop de synthé a mon goût, un défaut que je retrouve souvent dans les groupes de musique world. Par contre le flûtiste, et Idir lui même lorsqu'il joue de la flûte sont les bonnes surprises de cette formation. Parmi les moments forts de son concert il y a l'interprétation d'une chanson dédiée a sa maman ("Ssendu") pour laquelle il fait une longue introduction en parlant de l'amour qu'il porte a sa maman quand il se souviens de l'avoir vu battre le beurre dans la cour de la maison familliale. Et en en parlant plus généralement de l'amour que chaqu'un porte a sa maman. Autre temps fort : la poignante "Lettre a ma Fille".
Pour le premier rappel, Idir était seul, guitare/voix. c'est dans cette configuration que j'ai préféré ses chansons.
Le chapiteau se vidais après ce magnifique rappel, mais Idir et son groupe sont revenus pour jouer "Awa Awa", l'hymne des mariages Kabyles. Avec la distance de ceux a qui leur compositions ne leur appartiennent plus, il c'est contenté de joué la musique alors qu'un invité chantais de tête les parole. Un long jam transformant la chanson en une fête a part entière.