Lounis Aït Menguellet - Cité de la Musique - 16 septembre 2012


Son public est conquis d'avance. Aït Menguellet est droit, face à son micro, un pied sur un tabouret, empreint de sérénité, il ne bougera pas du concert.



Ce concert avait lieu dans la prestigieuse salle de la Cité de la Musique dans le cadre du festival pour les 50 ans de l'indépendance de l'Algérie. Lounis Aït Menguellet est certainement le chanteur vivant le plus emblématique de l'identité berbère. Il perpétue la tradition de la poésie kabyle en la chantant. Chacun de ses textes est un poème qui a pour thème l'amour de la terre, de la Kabylie et des traditions qui y sont attachées, mais il n'hésite pas non plus à la dénoncer si la tradition est injuste. Il a par exemple pris parti, à travers l'émouvante chanson d'amour Telt-Yyam, contre le mariage forcé et les traditions familiales qui entravent la liberté des deux amants.

Son public est conquis d'avance. Une grande majorité de Kabyles, qui réagissent avec énormément d'enthousiasme aux chansons les plus emblématiques d'Aït Menguellet comme JSK, hymne à l'équipe de foot de Kabylie ou Izurar Idurar qui, avec son accompagnement guitare sèche, violon et flûte tinwhistle m'a rappelé la musique irlandaise.

Schématiquement, une chanson de Lounis Aït Menguellet : il commence par les arpèges à la guitare, pour présenter le mode de la chanson ; puis il joue les accords sur lesquels entrent petit à petit les instruments, et la voix, profonde empreinte de sérénité. Ce soir la formation est traditionnelle avec Nabyle Tamarat et Djamel Hamiteche aux percussions, Malik Kerrouche à la guitare, Mokrane Adlani au violon et le fils, Djaffar Aït Menguellet au synthétiseur et flûte. Aït Menguellet est droit, face à son micro, un pied sur un tabouret, il ne bougera pas du concert, à peine un mouvement de tête pour encourager son public et c'est la fête qui commence, des gens se lèvent de toute la salle et se pressent devant la scène pour danser, chanter. D'autres restent assis, et murmurent les paroles à voix basse, chacun vit son concert a sa façon.