
Zinc, trois tabourets défoncés, piliers de bars. Au bout du bar la copine du patron. Derrière le bar le patron qui parle fort et vous fait comprendre que vous êtes chez lui : il vous servira quand les habitués cèderons et lui diront qu'il a raison. En face du zinc, trois tables. Après le bar, délimité par le carrelage plus clair au sol, ce que l'on pourrait appeler la salle. Pour l’occasion, les tables ont été débarrassées. Deux grands miroirs en face l'un de l'autre, des femmes peintes sur les murs, chanteuse, violoniste, tenues berbères, ciel au plafond et dans un coin une enceinte sur pied, un ampli de guitare, par terre un accordéon, un cajon, une guitare.

Le patron du bar a squatté la derbouka un bon moment avant de déserter son rade... une demi-heure sans bière, on a bien cru crever de soif. Un barman débrouillard est sorti de nulle part, notre sauveur nous a arrosés à nouveau de jus de houblon fermenté. Plus tard c'est la lumière qui s'est éteinte... La fête, elle, a continué.
Dans le bar ça hurle, ça siffle, ça danse, on saute, on tourne sur soi même, on tourne autour de sa copine, autour du copain d'une autre. Le public est aussi métissé que la musique de Chamito : des Kabyles, des Italiens qui reprennent Bella Ciao en chœurs, des Colombiens, des Espagnols, des étudiants Erasmus, beaucoup de mecs avec des gueules de méchant qui ce soir sont hilares et se marrent en exhibant leurs dents manquantes, mais aussi des Garennes et des Locos.... Et même B-Roy qui a été invité à jouer de l'accordéon, c'est un peu lui l'organisateur de la soirée.
Merci à Chamito d'avoir fait tout le chemin depuis Barcelone où il doit faire si bon en cette saison pour nous réchauffer nos cœurs de Parisiens.