We Insist ! - Son Lux - 1 juin 2014 - Tamanoir

Deux chouchous de la presse musicale s'affrontent ce soir au Tamanoir, et il y en a pour tous les goûts. D'un coté le power trio français de noise rock We Insist !. De l'autre la pop aérienne du new-yorkais Son Lux. Match!













We Insist!

Le power trio parisien We Insist ! ouvre de façon très percutante en délivrant un post-rock noisy, progressif, passé par le jazz. Le son de la formation qui joue ce soir est à chercher quelque part entre Mogwai et Fugazi, avec parfois des envolées à la Sonic Youth. Pour être certain de délivrer le maximum de fureur, c'est le batteur qui chante, quitte à ne battre la mesure qu'avec une seule main.
La frappe d’Étienne est brutale et précise. Les guitaristes aussi inspirés que déséquilibrés par des poses concernées, tête renversée en arrière, dos a l'ampli qui crache des riffs de guitare incisifs, le pied jamais trop loin des pédales de distorsion.
We Insist! nous secoue avec ce genre de rock sans faux semblant, préférant un micro d'harmonica à des effets électroniques.

L'album est excellent, mais je vous invite définitivement a découvrir le rock de We Insist ! en concert. Un rock teigneux qui fait suer. Genre de sueur qui déshydrate en 45 min. Genre de déshydratation dont seule une bière glacée vient à bout.






Son Lux
 
Pendant le changement de scène, un public fervent s'est massé devant la scène pour assister à la messe !

Si en concert c'est un trio que je découvre, Son Lux est le nom de scène du chanteur: malgré son apparence juvénile, le jeune homme a déjà 35 ans, cinq albums, une poignée d'EP remarqués et une grosse pelletée de collaborations a son actif. Je découvre sa musique émotive, la voix sur le fil, avec ce tremolo dans la voix qui fait dire que le garçon de bonne famille a été nourri à Radiohead. Du Radiohead période Kid A avec tous ses bidouillages électroniques. Du Radiohead gonflé au breakbeat et aux synthés krautrock. Si la principale influence du songwriter est la pop, les chansons regorgent de break hiphop. C'est une impression qui est accentuée par le passage des chansons au format scénique grâce a la maîtrise de Ian, le batteur. Les nappes de synthé et le son saturé du clavier, eux, sont entièrement issus de l'album, l’œuvre de Son Lux himself (aka Ray)

Lyrisme, romantisme, vocalises, le public est conquis. Et si tout à coup le tempo d'une longue plage s’accélère, que le groupe en profite pour faire de petits bonds enjoués sur scène, la foule compacte massée devant la scène continue à onduler passionnément des hanches et des épaules, pendue aux lèvres de Son Lux, en extase devant le prêche.